Alors, je le souffletterai en pleine rue (10)

Rédigé par Sébastien Fergusson Aucun commentaire
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Nana restait froide. Elle voulait connaître le troisième acte.

– Quand je te dis que je tiens la femme honnête ! J’ai essayé chez moi, pas une n’a mon petit air de duchesse qui se fiche des hommes ; as-tu remarqué, lorsque j’ai passé devant toi, en tel orgnant ? On a cet air-là dans les veines… Et puis, je veux jouer une femme honnête ; j’en rêve, j’en suis malheureuse, il me faut le rôle, tu entends !

Et elle faisait mine de l’enjamber, pour sauter par terre. Alors, poussé à bout, voulant dormir, Fontan lui allongea une gifle, à toute volée. La gifle fut si forte, que, du coup, Nana se retrouva couchée, la tête sur l’oreiller. Elle resta étourdie.

– Monsieur Mignon ne raconte pas les choses de la sorte, dit le coiffeur. D’après lui, c’est monsieur le comte qui vous aurait chassée… Oui, et d’une façon dégoûtante encore, avec son pied au derrière.

– Monsieur de Vandeuvres, demanda madame Chantereau qui haussait la voix, n’est-ce pas qu’on a sifflé Wagner, dimanche ?

– Tiens ! mon vieux, bois un coup… Diantre ! il a soif, ce piano !… Attention ! en voici encore une ; il ne faut rien perdre.

Ils s’en allèrent doucement. Le comte, qui avait préparé des questions, ne trouvait rien à dire. Ce fut elle qui, d’une voix rapide, conta une histoire : elle était encore chez sa tante à huit heures ; puis, voyant Louiset beaucoup mieux, elle avait eu l’idée de descendre un instant au théâtre.

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